
Alice Lepainteur et Enora Goascoz sont étudiantes en L3 Sciences de l’éducation. Elles ont entrepris de rencontrer l’équipe de direction de l’université pour comprendre comment sont attribués les amphis et les salles de cours à l’Université Rennes 2. Elles nous expliquent leur démarche.
Pourquoi vous être intéressées à la gestion des salles et des amphis ?
Enora. Nous avons eu des problèmes d’attribution d’amphis à la rentrée universitaire qui nous ont mises en colère : un cours a été annulé, un cours a basculé à distance, un cours a été déplacé sur le campus Santé de Rennes 1 et un cours décalé en soirée, de 18h à 20h. Après un an d’études à distance à cause de la crise sanitaire, c’était particulièrement frustrant.
Alice. Nous avons contacté nos enseignant·e·s pour comprendre la situation et essayer de trouver des solutions. Ils·elles n’en savaient pas plus que nous et nous ont encouragées à creuser le sujet. Ce sont eux·elles qui nous ont orientées vers l’équipe de direction de l’université.
Comment avez-vous procédé pour recueillir vos informations ? Qui avez-vous rencontré ?
Enora. Nous avons commencé par faire un sondage sur le groupe Facebook des étudiants de Rennes 2 pour savoir si le problème concernait d’autres filières que la nôtre. Les réponses nous ont indiqué que oui. Nous avons alors rapidement rencontré les vice-président·e·s concerné·e·s (ndlr : VPE, VP vie étudiante et VP patrimoine immobilier). Ils·elles nous ont apporté des éclairages différents.
Alice. Au départ, nous pensions qu’il n’y avait pas assez d’amphis et qu’il fallait en construire des nouveaux. En échangeant avec ces différentes personnes, nous avons compris que la situation était plus complexe.
Qu’avez-vous appris ?
Alice. Les causes du problème sont plurielles. La gestion des salles n’est pas aussi centralisée que nous le pensions. C’est une grosse organisation. Certaines salles sont gérées par la DEVU et d’autres directement par les départements car elles sont équipées d’un matériel spécifique : même quand elles sont libres, tout le monde ne peut pas les réserver. Les capacités d’accueil des salles et des amphis varient et certaines promotions sont trop grosses pour certains amphis. Enfin, les cours se concentrent sur trois jours de la semaine : les mardi, mercredi et jeudi. Cela arrange les étudiant·e·s qui travaillent et celles et ceux qui rentrent chez leurs parents le week-end, mais cela signifie aussi que tout le monde a besoin des salles en même temps, sur une période très contrainte.
Enora. En discutant avec la secrétaire du département Sciences de l’éducation, Josiane Fernandez, et le directeur des études, James Masy, nous avons appris que les problèmes d’attribution d’amphis en début d’année étaient aussi liés au chamboulement des emplois du temps opéré après un changement des directives du ministère à la rentrée. Les services de l’université avaient planifié une occupation des amphis en demi-jauge. Au dernier moment, il a fallu revoir cette organisation pour permettre une occupation à 100%. Le personnel administratif a fait en deux semaines ce qu’il fait d’habitude en trois mois ; et des ajustements ont dû être effectués tout au long du premier semestre, afin de réguler les dysfonctionnements induits par le passage précipité en jauge complète.
Avez-vous identifié des pistes pour améliorer la situation ?
Alice et Enora. Cela demande d’agir sur une diversité de facteurs. Il serait possible par exemple de repenser le système de réservation des salles à matériel spécifique et de revoir les emplois du temps pour éviter une trop grosse concentration des cours sur trois jours.